Cette maison est probablement construite dans les années 1720 par Philibert Cortey (1677-1752), originaire de Saint-Jean-la-Bussière dans le Lyonnais, venu s’implanter dans le Brionnais suite à ses mariages avec Michelle Petit de Lamure, fille d'un apothicaire de Saint-Christophe en Brionnais, en 1711, puis avec Claudine Potignon, veuve d’un notaire royal de Saint-Julien-de-Civry, en 1724.
Fils et petit-fils de marchands-canebassiers (textile), il est dit, lors de son premier mariage en 1711, marchand-fermier de la seigneurie d’Amanzé. A sa mort en 1752, il est « bourgeois du bourg de St-Julien ».
La famille Demôle/Cortey et ses héritiers resteront propriétaires de la maison jusqu’en 1994 où l’un des fils de Suzanne Demôle/Caillet, Henry Caillet, la vend à Harm et Jay, les propriétaires actuels.
Au début XXème siècle, cette belle bâtisse a été utilisée plusieurs années comme école de filles (l'école était obligatoire dans les bourgs de plus de 500 habitants pour les filles dès 1867) ; un texte communal relate la location de ce local "à usage de l'école, de 1900 à 1911" ; Un bail entre la mairie et M Demôle Emile (1847-1907, frère du sénateur Charles Demôle) ) est établi jusqu’en 1911 ; (NB : La construction de l’école publique de filles n’a commencé qu’en 1909).
Dans les années suivantes, M. Bonnet loue les murs (jusqu'ici aubergiste en face) : il ouvre l'hôtel de la Fontaine. (Notamment pour les représentants de commerce, les ouvriers du chemin de fer et autres voyageurs)
En 1937, M. Fournier (jusqu'ici boucher dans la même rue) reprend l'hôtel / café et y transfère sa boucherie.
Un "jeu de quilles" à l'arrière de la maison existait déjà. M. Fournier le développe et y organise deux jeux de boules "à la lyonnaise". La finale du concours de boules inter villages se déroulait ici.
Le gendre de M. Fournier, M. Charles Clément (dit "Charlot"), continue l'affaire jusqu'en 1962.
Le commerce est repris en 1962 par M. et Mme Raymond et Suzanne Furtin qui cessent leur activité en 1980.
La maison est achetée par MM Harm Van Duin et J. Henry Kester en 1994, qui s'y installent définitivement en 2007.
La maison est construite sur les bases d’un bâtiment plus ancien. En effet deux sources médiévales mentionnent l’existence d’une maison seigneuriale à Saint-Julien.
On peut d'ailleurs observer deux salles voûtées en berceau plein cintre au rez-de-chaussée du bâtiment et les restes d’une tour d’escalier à vis, à son angle nord-est.
Cette maison illustre la composition de la bonne société de Saint-Julien-de-Civry qui se composait d’une part de gens de robe – notaire et procureur ou juge des seigneuries – et des marchands-fermiers, en charge de l’exploitation des domaines seigneuriaux ou nobles. Ces marchands pratiquent l’embouche dès le XVIIIème siècle. On compte également aussi quelques négociants en vins aisés.